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Si l’AAL m’était contée…
Pauline Vincent, fondatrice de l’Association des auteurs des Laurentides – Que je suis fière des 20 ans de l’Association des auteurs des Laurentides, mon bébé, qui fut le cœur de ma vie pendant 15 ans m’a apporté tant de joies, engendré de grandes amitiés et qui m’a fait découvrir les quatre coins des Laurentides.
Retournons dans le temps si vous le voulez bien. Un beau samedi après-midi de septembre 2001, sur ma terrasse toute fleurie du chemin des Cèdres, à Piedmont, quelques auteurs qui ne se connaissaient pas encore ont répondu à mon appel avec enthousiasme, entre autres François Jobin, Monique Pariseau, Robert Gauthier et Marie-Andrée Clermont. Tous adhèrent alors à l’idée de regrouper des auteurs pour faire apprécier la littérature d’ici et, les faire travailler, qu’ils soient romanciers, poètes, dramaturges, scripteurs ou biographes, en autant qu’ils aient été publiés dans des maisons d’édition reconnues, joués au théâtre, à la télévision ou à la radio. C’était une position avant-gardiste à l’époque de tous les réunir. Ainsi, dans une volonté commune, l’assise de l’Association des auteurs des Laurentides se concrétisait. Évidemment, le champagne scella ce moment historique pour la culture laurentienne. Mais, qui de ces fondateurs auraient pu soupçonner que leur vision allait perdurer pendant 20 ans ?
Conviction et engagement
Gonflés à bloc, nous nous sommes lancés dans cette aventure comme des défricheurs, un peu à l’image des colons du Curé Labelle. Devant nous, une forêt dense à dompter et qui ne manquerait pas, au fil des ans, d’éprouver notre courage, notre détermination et notre persévérance. Toutefois, la conviction en la pertinence de notre engagement n’a jamais failli.
Et voilà que 20 ans plus tard, nous pouvons proclamer que c’est mission accomplie ! Après avoir produit plus de 750 événements de Rosemère à Mont-Tremblant, de Terrebonne à Lachute, en passant par Montréal et Tokyo, l’AAL s’impose au Québec comme une force vive de la littérature.
Plusieurs événements, souvent multidisciplinaires, ont marqué les 15 ans de ma présidence. Dès la première année, des rencontres mensuelles d’auteurs à la gare de Prévost, puis à Saint-Sauveur, des ateliers d’écritures en chanson, en scénarisation, etc., ont attiré d’année en année un public de plus en plus nombreux. Puis, de la Grande et de la petite parlotte, dont les conteurs faisaient la tournée des restaurants à Sainte-Adèle et qui se terminaient, à la tombée de la nuit, sur la scène du théâtre en plein air.
Et que dire des Nuits de la poésie qui pendant plus de 10 ans ont rendu hommage à des poètes laurentiens devant un public enthousiaste, au Théâtre du Marais de Val-Morin. Le plus grand moment fut, à mon avis, l’hommage rendu à Claude Léveillé par Andrée Lachapelle et André Gagnon. Monsieur Léveillé nous écoutait au téléphone de son lit. Quelques semaines plus tard, il nous quittait pour un ailleurs.
On peut ajouter la création du Centre international de poésie qui a eu pignon sur rue, pendant quatre ans, à la bibliothèque de Sainte-Adèle et la fondation de la librairie Lu et Relu, qui offrait des livres d’occasion à petits prix et qui est encore aujourd’hui la source d’une partie du financement de l’AAL.
Sur la scène internationale, l’AAL a organisé une soirée littéraire, devant une salle comble, au Centre franco-japonais de Tokyo, qui fut suivi par des rencontres avec des étudiants, dans plusieurs universités. À la suite de ce voyage, deux des auteurs reçurent le prix Canada-Japon pour un livre relatant leur expérience écrit en haïku et en prose.
Pour ses 10 ans, l’AAL a lancé Les Flâneries laurentiennes, un livre édité par Marcel Broquet et écrit par Monique Pariseau, Ugo Monticone, Lyne Rouillé et moi-même, qui présente la littérature laurentienne depuis le milieu du XIXe siècle, le tourisme et l’histoire. Cette œuvre unique en son genre dans la province a reçu le Grand prix du tourisme du Québec.
Les prix littéraires de l’AAL
Sous la gouvernance dynamique de sa présidente, Roxane Turcotte, l’AAL a créé trois prix littéraires qui furent remis, pour la première fois, lors du Gala du 20e anniversaire, en octobre : le prix Claude-Henri-Grignon s’adressait à l’écrivaine ou l’écrivain s’étant le plus marqué par une carrière littéraire importante.
Le jury a choisi Jean-François Beauchemin qui a reçu une bourse de 1000 $. Le prix Pauline-Vincent, d’une valeur de 500 $, ciblait un auteur émergent. Il a été attribué à Claude Desjardins, journaliste et auteur d’un premier livre. Le prix des Bibliothèques, destiné à l’auteur dont le livre a été le plus emprunté dans le Réseau Biblio des Laurentides a été décerné à l’auteure-jeunesse, Roxane Turcotte.
Un regard vers l’avenir
Depuis les cinq dernières années, l’AAL s’est ancrée dans le présent en flirtant avec l’avenir, en programmant des événements à la fine pointe de la technologie, en créant, entre autres, une chaîne YouTube, un site web très actif et la diffusion d’émissions de télévision et des capsules d’entrevues avec des auteurs. Pour continuer la tradition, plusieurs événements déjà créés continuent d’agrémenter les loisirs des petits et des grands.
L’avenir s’annonce des plus prometteurs pour l’association. Les bénévoles comme les auteurs et les amoureux de la littérature ont compris l’importance de leur participation dans la dynamique de l’organisation. Sans eux, rien ne sera possible.